Prise de conscience
hristelle*, la quarantaine bien sonnée vient de lâcher son emploi de commerciale dans une maison d’édition et de vente très en vue. Reconnue meilleure vendeuse plusieurs années de suite, au prix de multiples déplacements, trajets en voiture fatigants, la naissance de sa fille (assez tardive) lui a fait l’effet d’un électrochoc révélateur. D’autant plus que son mari doit d’ici peu prendre une retraite bien méritée.
Crise de questionnement
Pourquoi se tuer à la tâche pour un salaire confortable qui de toutes façons sera épuisé à la fin du mois ? Quel intérêt de collectionner les kilomètres au compteur quand on n’a plus le temps d’être proche des siens ? Recevoir la reconnaissance de son patron quand votre petite passe sa journée à la crèche et chez une nounou ? Ne pas pouvoir manger sainement parce que les repas se font toujours sur le pouce ? Commencer à sentir que le cœur s’emballe de tant de stress et de chiffres à tenir ? Travailler pour dépenser et consommer ? Quel sens donner à ma vie ?
Choix de vie salutaire
Christelle a du jour au lendemain, décidé de changer de vie. Comme elle le répète plusieurs fois lors de notre entretien, elle a tout simplement souhaité commencer à VIVRE.
De prise de conscience, en réveil profond, elle va faire des choix de vie catégoriques :
- Instruction en famille de sa fille
- Alimentation saine
- Zéro déchet
- Slow life
- Abonnement aux recycleries et repair café
- Choix de ne garder qu’un véhicule.
- Jardinage
- …
On ne s’improvise pas frugaliste
Pour ses amis et collègues du moment, c’est un peu l’incompréhension, cette conversion semble radicale (voire radicalisée !). Mais Christelle sait que tout cela est intimement lié à son besoin d’authenticité, d’être recentrée sur sa personne, ses aspirations et besoins.
Maintenant que le pas est sauté, Christelle doit ajuster son quotidien à sa nouvelle vie (ou le contraire ?). Elle n’hésite pas à dire que ce n’est pas tous les jours facile, mais ajoute aussi que la motivation (et le sourire de sa fille) rend les petits sacrifices et changements tout à fait acceptables.
Peut-on voir la vie en rose quand on est frugaliste ?
Bien sûr, elle trouve sa vie plus saine, plus « jolie » et sensée, mais avoue aussi qu’une « vie en rose ne se construit pas du jour au lendemain ». Il lui a fallu mettre en place de nouvelles routines et habitudes. Le plus dur pour elle, aura été de planifier son budget et de s’y tenir. Avant de trouver comment stabiliser ses dépenses, Christelle teste plusieurs méthodes. Finalement, c’est celle des enveloppes qui lui facilitera vraiment la vie.
Phase d’adaptation
Au début de son entrée dans le frugalisme (à notre qu’il existe plusieurs types de frugalisme), Christelle pensait pouvoir se contenter de la retraite de son compagnon. Mais « les temps sont durs », pour les frugalistes sans grandes épargnes et il faut bien pouvoir faire de temps en temps quelques courses (retrouvez nos 10 astuces de frugaliste pour moins dépenser en faisant ses courses) . Elle a donc dû se résoudre à faire un petit boulot pour mettre du beurre dans les épinards qu’elle cultive elle-même dorénavant !
Mais pas question de repartir dans la course aux chiffres et les statistiques, les déplacements dans toute la France. Elle a trouvé un petit boulot et distribue les journaux, une fois par semaine, le dimanche quand sa famille dort encore, entre 5h00 et 8h00. Elle met aussi à disposition des touristes, une chambre dans sa maison et vend des bijoux qu’elle réalise. Ce sont des appoints qui ne lui demandent plus de sacrifier sa vie pour la gagner.
En conclusion
Quand on lui demande, si elle regrette ses choix, Christelle éclate de rire et affirme que pour rien au monde, elle ne retournerait dans son autre survie ! Elle se sent en parfaite adéquation avec sa personne et a l’impression de ne plus courir après le vent.
Témoignage de Christelle* (45 ans) recueilli et mis en forme pour le site. Le nom de notre contact a été modifié par volonté d’anonymat.